COMMUNIQUÉ : bac pro en 3 ans, une mesure d’économie aux dépens des élèves

Samedi 1er décembre 2007 — Dernier ajout dimanche 2 décembre 2007

Dès la rentrée 2008, la moitié des BEP tertiaires (vente, compta, secrétariat, communication), un tiers des BEP hôtellerie, électronique, électrotechnique, par exemple, devront être transformés en 1re année d’un bac pro en 3 ans… Au total cela devrait concerner un quart des élèves entrant en BEP.

L’opération déclenchée par le ministre s’effectue sans préparation : « le contenu de la première année de formation sera adapté par les équipes pédagogiques en prenant en compte les référentiels et les programmes des BEP et des bacs professionnels », écrit le ministre.

Or cette absence de programmes avait été identifiée par l’inspecteur général Didier Prat comme une des sources d’échec en bac pro en 3 ans.

Cette mesure s’inscrit dans la suite de l’audit financier sur les LP (voir l’article sur le site national) qui prévoit à terme la suppression de 20% des moyens pour les lycées professionnels, et la modification des conditions d’emploi des personnels (annualisation du temps de travail, réduction drastique des spécialités et donc polyvalence…).

Elle est aussi dans le droit fil de la politique gouvernementale, qui vise à favoriser les CFA patronaux, avec en germe la disparition d’un enseignement professionnel Éducation nationale ?

Elle interroge aussi sur le devenir des bacs technologiques, alors que la réforme des STI vient une nouvelle fois d’être repoussée.

Ci-dessous :

  • la lettre envoyée par X. Darcos aux recteurs le 29 octobre (source SNUEP-FSU), qui comprend le tableau des pourcentages de passages au bac pro en 3 ans, lesquels devront être engagés dès la rentrée 2008,
    Circulaire Darcos sur le passage au bac pro en 3 ans
  • notre communiqué.
    Communiqué BacPro 3 ans

COMMUNIQUÉ DU SUNDEP DU 30 NOVEMBRE 2007

Des économies aux dépens des élèves en bac professionnel

Xavier Darcos, ministre de l’Éducation nationale, dans une note du 29 octobre 2007 aux recteurs d’académie, annonce, dès la rentrée 2008 pour beaucoup de sections, la suppression des BEP et la formation aux bacs professionnels en 3 ans au lieu de 4. Ceci sans aucune concertation et sans tenir compte des critiques de l’Inspection Générale sur les expérimentations déjà menées.

Le SUNDEP s’inquiète des conséquences graves pour les élèves. Pour ceux-ci, le parcours en 4 ans permettait la respiration nécessaire à une remise à niveau. Ils n’auront plus la possibilité de valider par le BEP les deux premières années de formation. Cela pourrait aussi remettre en cause les classes passerelles qui permettaient à la fin du BEP, de se diriger vers un bac technologique.

Cette décision prise précipitamment aura des conséquences dramatiques sur l’emploi des enseignants des lycées professionnels (suppression massive d’heures entraînant du chômage dans l’enseignement privé) ; sur la qualité de la formation (contenus d’enseignements flous, à bâtir en toute hâte). À terme, cette mesure ne sera pas sans incidence sur les bacs technologiques.

C’est le retour en force des filières destinées à trier les élèves au plus tôt, à les formater pour un emploi spécifique, ce qui va à l’encontre des exigences de la société actuelle de plus en plus complexe, nécessitant toujours plus de polyvalence et de culture générale.

Une fois de plus, le gouvernement agit dans un intérêt comptable et pour répondre au mieux aux attentes du patronat. Le SUNDEP appelle les enseignants du privé à se battre avec leurs collègues du public pour que cesse le démantèlement des filières professionnelles.

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