La lutte contre la précarité et le sous-effectif continue :
Depuis la suppression de la communication directe des documents patrimoniaux le matin en 2022, nous ne pouvons que constater la désorganisation et l’ultra-précarité que cela entraîne.
Pour faire les tâches de service public, la BnF embauche désormais des agent
e s contractuel le s à temps incomplet sur des CDD d’un an, renouvelables éventuellement une seule fois, avec des quotités horaires mensuelles de 60h à 80h maximum par mois, ce qui ne peut permettre de vivre décemment. Cela alors que ce sont des besoins permanents de notre établissement.De plus, les droits des plus précaires de pouvoir suivre des formations, de bénéficier du remboursement de frais d’inscriptions universitaires, de poser normalement leurs congés et d’avoir des indisponibilités (demi-journées libérées pour pouvoir suivre leurs cours ou avoir un deuxième emploi) sont bafoués.
Il n’y a plus d’embauches en CDI depuis près de 3 ans et en plus la possibilité de travailler 110h par mois afin d’avoir un salaire plus élevé, qui est pourtant toujours prévue en principe, n’est plus mise en œuvre.
De ce fait, la situation des « vacataires » de la BnF ne fait qu’empirer, tandis qu’ils et elles travaillent quotidiennement dans de mauvaises conditions, en courant de poste en poste. Mais ce n’est pas le seul problème que rencontre la BnF.
Notre établissement a perdu plus de 300 postes en 15 ans et se retrouve désormais dans une situation de sous-effectif insupportable, qui dégrade les conditions de travail de l’ensemble des agent-e-s et risque de remettre en cause la mise en œuvre de ses missions. Cette situation de sous-effectif touche en particulier la catégorie C, avec la perte de 30% des effectifs de magasiniers
ières titulaires. Ce n’est bien sûr pas un hasard si ce sont les agent e s ultra-précaires qui se retrouvent à combler les manques de postes.Mais ce manque de postes concerne aussi la filière des métiers d’art, qui est en péril depuis plusieurs années et le catalogage, en particulier au Dépôt Légal, pourtant mission prioritaire de la BnF. Tout tentative de supprimer ou de geler des postes à la BnF serait donc inacceptable.
Il y a aussi le manque de budget, qui bloque la mise en place de la prime d’ancienneté pour les agent
e s fonctionnaires, alors qu’elle est en vigueur dans le reste du ministère de la Culture et c’est ce même manque de budget qui empêche les travaux importants qui sont nécessaires, en particulier sur le site de Tolbiac, pour remplacer les équipements défectueux et pour assurer la transition écologique.C’est pourquoi, face à la précarité, au sous-effectif, au non-respect des droits, aux mauvaises conditions de travail et au manque de budget, le personnel de la BnF avec nos organisations syndicales a décidé de se mobiliser.
Les réunions de négociations n’ayant pour l’instant rien donné de concret, il y a déjà eu deux journées de grève très réussies les 1er et 8 mars.
Les journées de grève vont se poursuivre tant que nous n’aurons pas obtenu :
- Le retour à l’embauche en CDI pour les ACTIs sur besoins permanents comme c’était le cas entre 2016 et 2022
- Le passage systématique à 110h par mois pour celles et ceux qui le demandent,
- La fin des inégalités de traitement et le respect des droits : formations, congés, indisponibilités, remboursement des frais d’inscriptions universitaires…
- L’arrêt de la réorganisation du Service Public, la suppression des équipes mobiles et le retour aux communications directes en matinée pour lisser la charge de travail et rendre sa logique organisationnelle à cette mission de service public ;
- L’appel complet avant le 2 octobre 2025 de toute la liste complémentaire du dernier recrutement de magasinier ères où figurent toujours 7 collègues en attente de titularisation ;
- L’organisation d’un nouveau recrutement sans concours de magasinier ères en 2026 ;
- Des recrutements de titulaires à la hauteur des besoins dans la filière des métiers d’art
- Des créations de postes de catalogage pour assurer nos missions
- L’arrêt des suppressions et gels de postes et la hausse des budgets à la hauteur des besoins ;
- L’amélioration des conditions de travail (pas de postage isolé, arrêt des tournées des stations TAD, résolution des problèmes d’équipements, etc.)
Il est temps que les négociations avancent réellement et que les tutelles donnent à la BnF les moyens de mettre en œuvre les mesures nécessaires.
Stop à la précarité, au sous-effectif, au manque de budget, aux mauvaises conditions de travail !