Conseil Supérieur de l’Education du 8 janvier : avis largement négatif des organisations syndicales d’enseignants sur le projet de réforme des rythmes scolaires !

dimanche 13 janvier 2013


Le projet de décret sur les rythmes scolaires a reçu un avis largement négatif lors de cette séance du Conseil supérieur l’Education, avec seulement 5 voix pour, 23 contre, 30 abstentions et 14 refus de vote. Précisons qu’aucune organisation syndicale n’a voté pour ce projet : Sud Education et Solidaires ont voté contre, ainsi que la CGT, FO, la FSU et le SNALC. La CFDT s’est abstenue et l’UNSA n’a pas pris part au vote.

Déclaration de Sud Éducation et de l’Union syndicale Solidaires

Abandon du projet Peillon ! Des mesures urgentes pour l’École !

Pour Sud Éducation et l’Union syndicale Solidaires une réforme des rythmes scolaires est inséparable d’une amélioration des conditions d’accueil, d’enseignement des élèves et des conditions de travail de l’ensemble des personnels, dans le cadre d’un service public défini nationalement avec l’objectif d’une école émancipatrice. Elle ne peut être dissociée d’une réflexion de fond sur l’École mais aussi sur la société et les conditions de vie et de travail des parents.

Nous ne retrouvons pas ces principes dans le projet de décret.

Pour les personnels ce projet dégrade les conditions de vie et de travail.
L’augmentation de l’amplitude de travail avec une demi-journée de classe supplémentaire signifie plus de fatigue, du temps de transport en plus, des frais de garde d’enfant le mercredi matin. Avec les Activités Pédagogiques Complémentaires (APC) et l’allongement souvent envisagé de la pause méridienne de 1h30 à 2h par les mairies, le temps de présence avec élèves au quotidien et l’heure de fin de service changeront peu.
Il y a fort à craindre que les formations, animations et réunions de concertation soient reportées au mercredi après midi ou au samedi et tout cela sans aucune compensation en terme d’horaire ou de salaire.

Pour les élèves nous ne voyons pas d’amélioration sensible.
Avec une durée journalière de classe à peine réduite, les Activités Pédagogiques Complémentaires (APC), 5 jours de classe, l’absence du repos le mercredi, les semaines seront encore plus fatigantes pour les enfants…
Cette organisation ne réduira pas les difficultés scolaires. Enfin la dissociation entre les heures d’enseignement et d’accompagnement aggrave encore les inégalités de traitement : activités culturelles dans les communes riches et pseudo soutien scolaire ou garderie dans les communes pauvres alors que les élèves en difficulté n’ont pas besoin de plus d’école mais d’école autrement.

Pour le service public un pas de plus vers la territorialisation.
L’annexe du projet de loi d’orientation explique parfaitement le projet gouvernemental : « La réforme des rythmes doit agir comme un levier pour faire évoluer le fonctionnement de l’école autour d’un projet éducatif territorial (PET) ».
Les communes voient leur pouvoir accru avec la possibilité de proposer une organisation horaire de la semaine et de la journée notamment en jouant sur la pause méridienne. Leur influence augmente aussi avec plus de représentants dans les Conseils d’École.

Pour lire l’intégralité de la déclaration Sud Education et de l’Union syndicale Solidaires cliquez sur le fichier ci-dessous :